Dans le Loiret, assistant familial, un métier profondément humain

06 septembre 2024

Jeudi 5 septembre, cent dix assistants familiaux étaient réunis à l’espace Florian à Châteauneuf-sur-Loire à l’initiative de l’unité Accueil familial gestion des dispositifs (UAFGDA). Deux prochaines dates sont programmées en octobre : le 1er au château de Chamerolles et le 10 à Orléans-la-Source, afin de tous les rencontrer. L’une des missions du Département : donner l’agrément et recruter des assistants familiaux. Ce métier est peut-être fait pour vous ?

Aujourd’hui, c’est la rentrée des assistants familiaux ! Le Département convie les 278 à trois réunions de rentrée : le 5 septembre à Châteauneuf-sur-Loire ; en octobre, le 1er à Chilleurs-aux-Bois et le 10 à Orléans-la-Source. 

Le matin, ils rencontrent les professionnels du Département qui les accompagne durant toute leur carrière, notamment la Protection maternelle et infantile (PMI), et sont sensibilisés à la santé mentale et aux risques psycho-sociaux. L'après-midi, autour de tables rondes, ils échangent sur l’entraide et la solidarité qu'ils pourraient mettre en œuvre pour limiter et lutter contre l’isolement et l’épuisement professionnels.

« C’est leur journée ! »

« Le nombre d’enfants placés par l’Aide sociale à l’enfance (Ase) augmente chaque année. Fin 2023, début 2024, ils étaient deux mille à être confiés, une grande partie étant accueillie chez les assistants familiaux, déclare Marion Neyret, responsable de l’UAFGDA depuis novembre 2023. Ces derniers exercent un métier difficile, alors nous avons mis sur pied cette journée afin de les écouter et engager des échanges pour évoquer leurs difficultés, leur isolement, leurs pratiques… Ils représentent une véritable force et ont beaucoup de choses à nous apporter car ils connaissent parfaitement le terrain. Ils possèdent des compétences, expériences et richesses dont il faut se servir. Cela nous sera utile afin de mettre en place des actions pour améliorer leur quotidien. Nous avons aussi souhaité que les assistants familiaux rencontrent, outre les psychologues et les référents professionnels, l’autre partie de l’équipe qu’ils ont au téléphone : la plateforme et les référents administratifs, tous très impliqués et essentiels… Chacun est content de mettre un visage sur un nom ! »

Marion Neyret, dont c’est le baptême du feu aujourd’hui sur ce type de rencontre, assure que ce métier est soumis aux risques psycho-sociaux car « les assistants familiaux accueillent des enfants de plus en plus abimés. Ils peuvent compter sur notre équipe UAFGDA, qui est au complet, pour les soutenir : un binôme référent professionnel et psychologue les épaule. Ceci pour leur bien-être et par ricochet pour celui des enfants. » 
 

Côté pile : l’équipe départementale

« Je gère les relais des assistants familiaux lorsqu’ils s’absentent. Je suis aussi de permanence d’urgence une à deux fois par semaine. Cela signifie que je dois trouver une place, soit à la Maison de l’enfance, soit chez un assistant familial lorsqu’un enfant doit être confié en urgence. Je n’ai que des contacts téléphoniques avec les assistants familiaux et j’en ai beaucoup ! J’ai de bonnes relations avec eux, je les écoute et ils savent que j’ai exercé ce métier avant. Je suis ravie de les rencontrer aujourd’hui ! », explique Isabelle Laugdali, intervenante sociale de la plateforme de Gestion des lieux d’accueil

Quant à Valérie Gouin, référente sociale : « J’accompagne une centaine de professionnels. Je suis chargée de leur recrutement, leur formation des 60 heures et les suis durant toute leur carrière. Pour cela, je les visite à domicile. Je m’attache à les rencontrer au moins une fois par an, plus souvent les jeunes professionnels et suivant les demandes et situations personnelles de chacun. Je travaille en binôme avec un psychologue qui décode avec eux le comportement de l’enfant et le retentissement que cela a sur l’assistant familial. »
 

Côté face : les assistants familiaux

Photo de Régis assistant familial

Ce que l’on remarque tout de suite chez Sophie*, ce sont, outre ses cheveux roses et ses tatouages, ses yeux qui brillent lorsqu’elle évoque son métier qu’elle exerce depuis 3 ans et demi. « J’accueille deux enfants en permanence : une petite de 5 ans et demi, qui est chez moi depuis 3 ans. Elle est en réserve de droit et ne voit sa grand-mère qu’en visite médiatisée. Et la jeune fille de 15 ans est arrivée à 13 ans. Avec elle, j’ai fait une grande et belle rencontre avec l’adolescence ! Elle est pupille et n’a plus aucun lien familial. » Ce qui lui a donné envie de devenir assistante familiale, c’est son parcours de vie « pas très simple ». Sa mère a été déchue de ses droits familiaux tandis que son père était malade : « Je m’en suis beaucoup occupée et m’en occupe toujours. Aujourd’hui, j’ai une grande maison : le rez-de-chaussée est aménagé pour mon père justement et au-dessus, nous vivons, mon mari et moi, avec nos deux enfants et ceux que nous accueillons. C’est une grande famille ! »

Régis, nous l’avions rencontré il y a sept ans. Et il est toujours passionné par son métier. « Moi, j’aime les bébés ! » Ces quatre enfants ont tous désormais quitté le domicile familial et il s’occupe de trois petits, une de 7 ans, qu’il a prise en charge lorsqu’elle avait 7 jours, une autre de 2 ans et demi et un nourrisson de 3 mois en accueil d’urgence. « Pour ce dernier, nous venons de faire une semaine d’adaptation car il sera pris en charge par un autre assistant familial d’ici quelques jours. Les enfants font vraiment partie de la famille : nous partons en vacances avec eux et notre famille nous invite toujours tous ensemble ! » Lorsqu’on demande à Régis s’il n’est pas trop compliqué lorsque les petits s’en vont, il avoue : « Ils repartent avec un petit bout de nous. Puis, un autre enfant arrive qui comble ce manque ! »

Un métier qui se professionnalise

Les assistants familiaux reçoivent l’agrément par le Département qui les forme (60 heures) et en recrute une partie. « Le métier s’est considérablement professionnalisé. Pour preuve, cette formation dispensée par le Département passera à 100 heures et celle de 240 heures, réalisée par un organisme extérieur, à 420 heures. En 2025, il faudra avoir décroché le diplôme d’état d’assistant familial pour le devenir. »

Assistant familial, un métier profondément humain

 

 

Ce travailleur social accueille le(s) enfant(s) placé(s) par l’Ase à son domicile à plein temps. Il aide l’enfant à grandir et à s’épanouir au sein de sa propre famille

L’assistant familial accompagne l’enfant dans son quotidien (devoirs, loisirs, vacances…). Lorsque cela est possible, il maintient les liens avec sa famille biologique et le prépare à rentrer dans son foyer
 

Devenir assistant familial

Les conditions à remplir

  • Obtenir un agrément, délivré par le Département.
  • Être recruté par un employeur institutionnel qui accompagnera et épaulera le professionnel.
  • Suivre une formation de trois cents heures, pour l’instant et cinq cent vingt heures à partir de janvier 2025.
  • Accueillir au maximum trois mineurs.
     

Comment obtenir l’agrément ?

Le candidat doit satisfaire à plusieurs obligations. Un certificat médical assurera qu’il est en bonne santé : s’occuper d’enfant requiert une santé de fer ! Le futur assistant familial doit aussi maîtriser le français oral et son logement assurer le bien-être et la sécurité des enfants. 

Lorsque ces conditions sont respectées, il faut envoyer au Département le formulaire Cerfa de demande d’agrément, fournir une autorisation de demande d’extrait n° 2 de casier judiciaire et l’extrait n° 3 de chaque majeur vivant au domicile.

Pour en savoir plus, c'est ici et ici.
 

Assistant familial un vrai métier, qui se conjugue au féminin comme au masculin. Seriez-vous prêt à l’exercer ? On n’attend que vous !

*à sa demande nous avons changé son prénom

Édith Combe

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