Parrainons!45 : trouver des parrains aux enfants confiés à l'Aide sociale à l'enfance

17 juin 2024
Marraine et son filleul

« Un rayon de soleil est entré dans notre maison. » Le cri du cœur ! Oui, Cécilia et Fabrice n’ont pas de mots assez tendres pour définir leur rencontre avec la petite Emma (*).  Un couple, disons deux cœurs, débordant d’affection pour une frimousse de 3 ans, au regard aussi bleu que les cheveux se font blonds. « Maman était assistante maternelle, j’ai grandi entourée de beaucoup d’enfants, sachant que je compte aussi deux frères, plus jeunes que moi », confie Cécilia, une Montargoise de 39 ans. « Début 2022, avec la volonté de me consacrer à des enfants dans le besoin, je me mets en quête d’une association. Vainement. Cela jusqu’à découvrir, dans les colonnes de la presse locale, un article sur Parrainons!45. »

Fabrice, 42 ans, adhère spontanément à l’idée. Il dispose lui aussi de temps libre et partage la même approche altruiste que Cécilia. Fin mars 2023, toutes les facettes de l’association Parrainons!45 leur apparaissent, lors d’une première réunion d’information. L’association propose à des adultes de parrainer des enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance, des mineurs non accompagnés, des jeunes majeurs isolés ou des personnes âgées. Les arguments avancés par la présidente, Antoinette Bernabé, font mouche. Et confortent le couple dans ses convictions. Cela bien qu’aucun filleul ne soit proposé dans le Montargois. Qu’importe ! Il en faudrait davantage pour entamer la volonté de Cécilia et Fabrice. À tel point que la jeune femme rejoint les rangs de l’association et se charge désormais d’informer le public soucieux d’en savoir plus sur Parrainons!45. Dans le même temps, extrait de casier judiciaire, justificatif médical quant à leur aptitude à accueillir un enfant, etc. constituent quelques éléments du dossier administratif qu’il s’agit de remplir. Les membres de l’association visitent la confortable petite maison, susceptible d’héberger un enfant. Et dans la lettre de motivation, le couple émet le vœu d’accueillir un enfant âgé d’environ 10 ans. « Pas trop grand ni trop petit », sourit Fabrice.  L’appui, quasi systématique d’un psychologue en groupes de parole, n’a rien d’accessoire : « On ne sait pas trop dans quoi l’on s’engage », reconnaît Cécilia.

Tout devient très concret, à l’été 2023, par le biais d’une fête réunissant adultes et enfants, qu’ils soient filleuls ou en devenir d’être parrainés. « J’ai été frappée par la joie de vivre de ces jeunes, plutôt des adolescents que des enfants, parmi lesquels bien des mineurs non accompagnés (MNA). On a partagé le déjeuner, chanté avec eux », se souvient Cécilia. Puis les événements s’accélèrent en septembre dernier : « La présidente nous parle d’Emma, placée en famille d’accueil dans le Montargois. »

Quelques heures à consacrer à un enfant

Emma, très éveillée, toujours en contact avec ses parents et régulièrement confiée à la crèche, retrouve Cécilia et Fabrice, quelques semaines plus tard, dans les locaux de l’UDAF de Pithiviers. « Blottie avec son doudou, dans les bras de sa Tata - l’assistante familiale qui en a la garde -, Emma joue la timide. » Les rencontres s’enchaînent, se multiplient et s’accentuent progressivement dans la durée. Petits cadeaux, jouets, clichés souvenirs ponctuent chacun de ces moments. Chaque fois plus détendus. Des jouets, la licorne toute rose et les petits chaussons ont trouvé leur place dans la maison de Cécilia et Fabrice. Les visites de quelques heures, les séances de coloriage appellent un premier vrai week-end, au 1er mars ! Avec, pour temps fort préalable, en février 2024, la signature de la convention de parrainage. « Cela en présence de la référente sociale, de la Tata et des parents d’Emma. J’étais stressée et m’interrogeais : quelle légitimité avons-nous ? », lâche Cécilia, des trémolos dans la voix. Et tout s’est apaisé. Au regard des câlins partagés, au fil des visites, dans une chèvrerie loirétaine comme à deux reprises chez Mickey, à Disneyland Paris. Sans oublier l’escapade à la mer et les grandes, grandes vacances, dix jours durant, en juillet ! « On a les avantages de plein de bonheurs sans les inconvénients du quotidien », retient Fabrice dans un commentaire fugace. « Peu importe l’âge de l’enfant. Ne serait-ce que quelques heures à lui consacrer, ce n’est que du bonheur pour lui ! Pour nous, c’est un chamboulement de vie qui se traduit, là encore, par un immense bonheur », conclut une Cécilia comblée.

Même ressenti chez Marie-Frédérique. Le rapprochement avec Jany (*) s’est soudé quelques mois après l’arrivée de cette enfant MNA, d’origine angolaise, en France. Par le passé, Marie-Frédérique s’était déjà engagée « dans un parrainage à l’international. J’avais effectué un voyage au Vietnam avec une association. Mais Parrainons !45 joue la proximité. Cela m’a plu. Les rapports humains plutôt qu’envoyer de l’argent ! », confie-t-elle. Jany ne parlait pas un mot de français en arrivant en France. Aussi brillante que déterminée, elle décroche brillamment son bac et, vraiment encouragée par sa marraine, s’inscrit dans une école d’infirmières. Marie-Frédérique parle d’une « jolie complicité », d’un « échange gagnant-gagnant. L’une enrichit le quotidien de l’autre, et réciproquement. Une relation qui se construit doucement ; un engagement dans la durée. Le parrainage métamorphose l’enfant mais tout autant l’adulte. »

Face à des enfances cabossées par la vie, Parrainons!45 ressemblerait donc à la clé d’un amour-miroir. Où, finalement, les verbes donner et recevoir se réfléchissent, s’embrassent pour ne faire qu’un.

Philippe Ramond

(*) les prénoms des enfants et des jeunes ont été modifiés

Association Parrainons!45

Avec pour objectif une société plus juste et plus solidaire, l’association loi 1901 Parrainons!45 accompagne bénévolement toute personne qui en exprime le besoin (enfants à la demande des parents, mineurs sur la sollicitation d’une institution, jeunes majeurs isolés ou personnes âgées). La relation proposée entre filleul(e)s et parrains-marraines peut se concrétiser de diverses manières : échanges téléphoniques ; moments partagés ; accueil à domicile, partiel ou total, temporaire ou de longue durée.

Contact :

Mail : parrainons45@gmail.com

Site internet : www.parrainons45.org

Adresse : 2 rue Jean-Philippe Rameau - 45057 Orléans cedex 1

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