Chantal Pichon

Celle qui a ouvert l’ère de l’arn messager
 

Celle qui a ouvert l’ère de l’arn messager
À dix-huit ans, Chantal Pichon quitte son Madagascar natal pour étudier à Marseille. « J’ai suivi les cours de la professeure Lazdunski, une grande dame. Je m’identifiais à elle et ai décidé de devenir enseignante-chercheuse. » Après une thèse obtenue dans la cité phocéenne et un post-doct à Cambridge, Chantal Pichon arrive à Orléans. « J’ai d’abord travaillé sur l’ADN puis, en 2004, avec mon équipe du Centre de biophysique moléculaire, nous avons ciblé l’ARN messager* . Katalin Karikó** s’y était déjà attaquée mais nous avons été les pionniers de cette recherche sur le sujet en France. Nous avons développé une technique alternative de bioproduction d’ARN messager et déposé un brevet français puis européen. » Pourtant, les chercheurs travaillant sur cette molécule n’étaient pas nombreux… « Nous étions des visionnaires. La lutte contre le Covid-19 a révélé à quel point la potentialité de cette molécule est fabuleuse. C’est la clé de la médecine du futur que nous avons entre les mains. »

La notoriété de ses travaux l’amène à figurer, en 2021, dans la liste des cinquante Français les plus influents au monde du magazine Vanity Fair. Aujourd’hui, Chantal Pichon monte un laboratoire de recherche sur l’ARN messager au CHU d’Orléans, en lien avec l’Inserm***. « Ce sera un véritable accélérateur technologique.

Le laboratoire se concentrera sur quelques axes dont la cancérologie, l’infectiologie, la régénération (notamment de l’os) et la reprogrammation. C’est un gros challenge mais la recherche, j’ai toujours eu ça en moi. »

* L’ARN messager permet de copier et de diffuser l’information génétique

* vice-présidente senior de BioNTech, à l’origine du vaccin Pfizer contre le Covid-19

* Institut nationale de la santé et de la recherche médicale

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