Pémy Boullé

Deux combats, un seul drapeau


L’Orléanais Rémy Boullé est né deux fois, à en mourir presque.
De ses anniversaires, l’un en 1988, l’autre vingt-six ans plus tard, il ne souvient que de celui du 4 septembre 2014. « Ce jour-là, mon parachute s’ouvre mal et je frappe le sol cinq cents mètres plus bas à 50 km/h. Je sacrifie mes jambes, qui explosent, comme mes vertèbres et ma moelle épinière avec l’onde de choc, douze dents aussi que je serrais. Oui, je me suis vu mourir. Mes pensées sont allées à une copine décédée dans les mêmes circonstances. »
Rémy, lui, s’en sort paraplégique.

Il n’en était pourtant pas à son baptême de l’air. En dix ans d’armée, dont les cinq dernières comme commando parachutiste, il compte plus de mille sauts, puis des missions en Afghanistan, au Tchad ou encore au Mali. Le sort l’oblige donc à changer son fusil d’épaule. « Cinq mois plus tard, lors de ma première douche seul, je réalise ma maigreur. Ainsi soit-il, je me réparerai par le sport, par le paracanoë qui entre aux JO 2016 à Rio et que j’ai déjà pratiqué. »

Quand sa psychomotricienne de l’hôpital militaire de Percy, et future mère de leur fille, lui accorde des sorties, l’athlète s’entraîne au club de l’Île Charlemagne. Pendant un an, il travaille son corps et son esprit. Puis, il entre en équipe de France et finit cinquième aux JO brésiliens. Et même troisième à Tokyo en 2021, après des médailles européennes et mondiales. Sous contrat civil à l’Armée des champions, aux côtés de Simon Fourcade et Manon Apithy-Brunet, il mettra un point d’honneur à distinguer l’handisport et le Loiret aux JO de Paris 2024.

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