Généralisation de l’accompagnement rénové des BRSA

13 janvier 2025

Après deux ans d’expérimentation dans le Loiret, l’accompagnement rénové des BRSA, qui vise un retour sur le marché de l’emploi plus rapide de ce public fragilisé, a été généralisé à l’ensemble du territoire français. Quelles leçons les agents de l'ADS de Montargis, précurseurs, tirent-il de ce test grandeur nature ?

Entretien BRSA

En 2023, le Département s’est porté volontaire pour expérimenter, sur une partie de son territoire, l’accompagnement rénové des bénéficiaires du revenu de solidarité active (BRSA). Ce sont ainsi les allocataires des cantons de Montargis et Châlette-sur-Loing, rejoints, en 2024, par ceux des cantons de Courtenay et Lorris (2 700 puis 4 000 BRSA), qui ont pu bénéficier d’un accompagnement dit rénové.

« L’idée est que tous les BRSA soient rencontrés, accompagnés ou orientés, expliquent la directrice de l’Agence départementale des Solidarités de Montargis et la responsable de l'équipe d'accueil inconditionnel de Montargis. Nous avons réduit les délais pour un premier rendez-vous : de trois mois, nous sommes passés à trois semaines. Nous avons revisité toutes les situations et déterminé si la personne devait être accompagnée par le Département ou par France travail. Nous avons changé de paradigme : auparavant, nous ne passions un dossier à France travail que si nous avions réussi à lever tous les freins chez le bénéficiaire. Aujourd’hui, nous en basculons si nous estimons que le travail peut être une réalité envisageable pour la personne concernée. C’est une nouvelle façon de voir les choses, une nouvelle dynamique de travail partant du principe que certaines difficultés sociales ne représentent pas un empêchement à exercer une profession. »  

Un très gros travail, notamment de coordination avec France travail, rendu possible grâce à un financement de l’État : 900 000 € « qui nous ont permis de recruter au total 18 personnes et de réduire les portefeuilles des agents ».

Concrètement, les BRSA sont reçus en rendez-vous tous les mois. Ils sont rencontrés de manière régulière, des objectifs à court terme sont fixés, leur suivi est resserré et rythmé. « Plus on voit les gens régulièrement, plus on travaille avec eux, plus ils arrivent à évoluer et à aller vers un projet socio-professionnel rapidement. L’accompagnement rénové permet de mettre les gens en mouvement, les emmener dans une nouvelle dynamique, les amener à être acteur de leur situation et à prendre conscience qu’ils ont un projet socio-professionnel à construire. Ça nous a demandé de revoir nos process, de réfléchir autrement, de nous coordonner avec France travail et d’expérimenter de nouveaux outils numériques (de reporting auprès de l’État). »

France travail a, par ailleurs, mené des actions auprès des entreprises pour les ouvrir à l’accueil des BRSA (stage, immersion, essai), en lien avec le service Action vers l'emploi du Département. Et avec le service RSA et retour à l'emploi de la direction Insertion et Habitat, les agents de l’agence départementale des Solidarités (ADS) ont cherché des partenaires prêts à accueillir des BRSA pour qu’ils totalisent leurs 15 heures d’activité hebdomadaires.

Des résultats encourageants

Si on analyse les chiffres, on constate que les résultats du Loiret sont meilleurs que les nationaux.
On enregistre un retour à l’emploi au bout de 6 mois pour 38,1 % des personnes suivies au niveau national et pour 44,6 % sur l’agglomération de Montargis alors qu’il s’agit d’un territoire très impacté.
29,8 % des personnes sortent du dispositif au bout de 6 mois au niveau national. Ce chiffre s’élève à 31,2 % sur l’agglomération de Montargis.

Généralisation du dispositif

L’expérimentation a pris fin le 31 décembre 2024. Le dispositif est étendu à la France entière depuis le 1er janvier. « Nous avons une petite longueur d’avance. Nous accompagnons les collègues des autres territoires. Nous ne sommes pas là pour donner des leçons mais pour dire : "les questions que vous vous posez, nous nous les sommes posées aussi". Nous expliquons comment nous avons fait, notamment avec France travail. Nous montrons que c’est possible. »

Partager sur vos réseaux :