Loiret : des livres à dévorer pour les vacances !
Les vacances de Noël sont synonymes de chocolat ou vin chaud, de balades sous les lumières de la ville, de marrons glacés et de lectures sous la couette.
Nos auteurs loirétains sont prolifiques... on vous propose quelques livres... Il y en a pour tous les goûts !
Les parures de Paris
Les parures de Paris • série de 3 tomes (Les parures de Paris, les révoltés, les beaux esprits) • Émilie Riger • Éditions Jeanne et Juliette • 18, 90 € par tome
1844, Paris. Basilique, fille de bijoutier, est passionnée par la joaillerie. Son père refuse qu’elle prenne la suite. Elle se retrouve coincée entre un père qui ne tient compte ni de son avis ni de ses envies et une mère aigrie qui la brime sous couvert d’apprentissage des bonnes manières. À l’époque, une femme de sa condition, la bourgeoisie, doit se marier. Pour échapper à cette atmosphère pesante, elle épouse Clovis, un artiste. Voilà le point de départ de ces romans.
Les parures de Paris : une trilogie dont Basilique est l’héroïne principale. Cette jeune fille se transforme en femme révoltée, prête à tout pour parvenir à ses fins, sur fond d’histoire de France (révolution, abdication du roi, abolition de l’esclavage, intensification de la répression, suffrage universel adopté…). Émilie Riger décrit à merveille le climat politique, civique, le rôle des hommes et des femmes, les différentes classes sociales… Elle convoque aussi les people de l’époque : Balzac ; Dumas ; Hugo ; Baudelaire… qui évoluent dans un Paris cosmopolite.
Cette saga historique est difficile à lâcher : suspense ; rebondissements ; histoire attachante ; personnages bien campés ; héroïne au caractère rebelle et bien trempé… Le style délicat d’Émilie Riger, tel un bijou, nous enchante. On se prend à imaginer que la télévision s’empare de cette trilogie pour en faire une série… C’est un véritable coup de cœur, vous l’aurez bien compris !
Tourangeau Marinier de Loire et Le colporteur et le marinier des bords de
Tourangeau Marinier de Loire (21,40 €) et Le colporteur et le marinier des bords de Loire (26,40 €) • Marie-France Comte • Anepigraphe
La Loire vous séduit, vous intrigue, vous captive ? C’est aussi le cas de Marie-France Comte, passionnée d’histoire, qui a passé son enfance près d’elle. « La Loire rappelait aux hommes qu’elle était indomptée et indomptable, qu’il fallait sans cesse "faire avec elle". »
L’histoire du premier récit débute le 8 décembre 1825. Une crue de Loire est annoncée à Tour… tandis qu’elle déborde déjà à Orléans. Les héros de ce roman, dont les savoir-faire sont valorisés, sont mariniers, comme Tourangeau qui aime son métier. On lit aussi le progrès et la concurrence entre les bateaux, qui assurent le transport des marchandises, et les débuts du chemin de fer dont l’objectif est de les remplacer.
Le second tome commence en 1847 et s’achève vingt ans plus tard, en 1856, lors de la crue la plus dramatique de la Loire. (NDLR : voyez les marques de crue de la Loire sur les quais à Orléans).
« Consacrés à l’histoire de la marine de Loire, au petit peuple qui vivait sur les rives du fleuve et à contribué à la richesse de ce territoire », ces deux romans historiques de Marie-France Comte sont parfaitement documentés. Ici, la petite histoire s’ancre dans la grande. L’autrice possède le sens de l’évocation dont elle se sert pour rendre vivante son histoire.
Publiés initialement en 1984 et 1986, ces deux récits n’ont pas pris une ride et il s'agit déjà leur troisième réédition ! Ils ont vu le jour après « des dizaines d’années à dépouiller des archives, pour arriver à reconstituer l’histoire de cette marine de Loire », nous dit l’autrice.
Ils sont disponibles en livre classique, e-book et gros caractères.
Histoire d’Orléans
Histoire d’Orléans sous la direction de Gaël Rideau et Pierre Allorant • Presses universitaires de Rennes et Presses universitaire François-Rabelais • 45 €
Un ouvrage abordable pour le grand public curieux de l’histoire d’Orléans et où étudiants et professeurs trouveront des informations utiles. Y sont traités pêle-mêle, la naissance de la ville, l’importance de la Loire, Orléans, cité royale, Jeanne d’Arc libérant Orléans par la porte Bourgogne, la vie religieuse intense, les étudiants venant de loin, parfois même de l’étranger, d’Allemagne par exemple, l’évolution de la ville et des quartiers…
On apprend aussi que « le 2 mai 1843, est une journée historique pour la France et plus encore pour Orléans. Pour les Orléanais, c’est un jour de fête. On célèbre l’inauguration de la gare terminus de la ligne de chemin de fer Paris-Orléans, la première en France d’une distance supérieure à 100 kilomètres ». S’ensuit le déclin rapide de la marine de Loire… et des vinaigreries : la maison Saintoin se reconvertit dans la production de chocolat, créant, en 1833, une usine rue de Bourgogne. Quatre grosses conserveries se partagent le marché dont Maingourd qui emploie quatre cents ouvriers dans l’entre-deux-guerres.
En 1856, Orléans subit d’une crue magistrale : « Le niveau de la Loire dépasse sept mètres à Orléans. Le jardin des plantes, à Saint-Marceau est sous les eaux, ainsi que l’avenue Dauphine, les jardiniers-maraîchers perdent tous leurs légumes… »
Puis, en 1870, l’État installe une usine de tabac dont 280 femmes constituent la majorité du personnel.
À la Belle Époque, les Orléanais s’amusent : cinéma ; spectacles souvent inspirés des divertissements parisiens ou s’arrêtant lors de leur tournées (cirque, opérettes, opéras, café chantant…) ; boîtes de nuit, dancings avec Marathon de la danse… Dans le même temps, la vie culturelle, littéraire et artistique n’est pas en reste ! Maurice Genevoix crée la Société des artistes orléanais, aujourd’hui devenue Les artistes orléanais. Deux revues littéraires entendent valoriser l’art ligérien… On fait du sport, on apprend notamment à nager et on se baigne dans la Loire… On voit le quartier de La Source sortir de terre et, malgré les difficultés, s’organiser en lieu de vie… avec la création de l’hôpital, l’université et de nombreux emplois liés à l’afflux de salariés transférés de Paris à La Source (chèques postaux, CNRS…). Pourtant Henri Blanquet, journaliste à La République du Centre écrit dans son enquête sur la vie de ce quartier : « Une ville nouvelle peut compter 10 000 habitants et chercher encore une âme… »
Ce livre regorge d’informations, qu'il est impossible ici de résumer, nous aidant à comprendre comment s’est constitué l’Orléans d’aujourd’hui. C’est passionnant et enrichissant. Si vous aimez Orléans et si vous avez envie de mieux connaître notre capitale régionale, prenez le temps de le lire, vous apprendrez beaucoup !
Édith Combe